Hache 

Les récentes fouilles archéologiques de 2007 nous éclairent sur le passé lointain de notre village.

En particulier une lame de hache en jadéite. D’une longueur de 18,6 centimètres, elle était plantée verticalement dans le sol, tranchant vers le haut. Elle est datée de la seconde moitié du 5e millénaire avant J.-C., et après avoir serve à l’abattage d’arbres elle a été à nouveau soigneusement polie pour l’amincir et la lustrer. L’état de surface de cette lame et la position de son dépôt en font très probablement un objet à connotation religieuse.

Ces recherches archéologiques ont montré que le site a été occupé de façon permanente dès l’époque protohistorique (vers 2200 avant J.C. à 50 avant J.C.), puis surtout au haut Moyen Âge, au cours du VIIe et du VIIIe siècle, telle que l’atteste la présence de près d’un millier de structures excavées (trous de poteaux ou de piquets, fosses, cabanes excavées, silos, puits, etc.), ainsi que la mise à jour 14 sépultures datant de l’époque mérovingienne et du début de l’époque carolingienne.

Le premier document connu mentionnant le nom d’Ostheim date du 19 juin 785. Il s’agit d’un acte signé par le roi Karl Huges faisant don de ses possessions en Alsace, dont celles à Ostheim, auprès de l’abbaye de Fulda, érigée en l’honneur de Saint Boniface.

Au début du XVe siècle Ostheim est un village assez important, dont les habitants s'occupent principalement d'agriculture et d'élevage. Des noms comme Nachtweid (le pâturage de nuit), Sauwasen (le pâturage pour porcs), Gaensmatt (le pré aux oies), le Hirtenbrunnen (le puits des bergers) rappellent ces temps anciens.

Ostheim fait dans un premier temps parti du comté de Horbourg mais il est difficile de dater l’appartenance d’Ostheim à cette maison seigneuriale. En 1324, le comté de Horbourg passe, par achat, à la maison de Wurtemberg et le village d'Ostheim est englobé dans la seigneurie de Riquewihr, avec les communes de Riquewihr, Mittelwihr, Beblenheim, Hunawihr et Aubure. Néanmoins, pendant quelques années, la commune d’Ostheim, formera, avec le village de montagne Aubure, une seigneurie particulière. En effet, en 1701, le prince régnant à Montbéliard, Léopold-Eberhardt, cède les deux communes d’Ostheim et d’Aubure à sa sœur Anne. La princesse Anne, souveraine d'Ostheim, décèdera en 1733, à l’âge de 73 ans.

Jusqu’en 1534, Ostheim est un village catholique. La réforme est alors introduite dans la seigneurie de Riquewihr, notamment grâce aux efforts du prédicateur Mathias Erb de Riquewihr. Le comte Georges de Wurtemberg sera un ami et protecteur ardent de la réforme. Jusqu'à sa mort en 1558, la  seigneurie de Riquewihr restera réformée. Après la guerre de Trente Ans, l'Alsace devient française. Le roi de France, Louis XIV et ses successeurs, y exerce sa souveraineté, mais Ostheim reste la propriété des ducs de Wurtemberg et ce jusqu'à la révolution de 1789. A partir de 1670 Louis XIV exigea que partout où résident au moins sept familles catholiques, le chœur et l’usage de la nef soient mis à la disposition du culte catholique. C’est le « simultaneum » qui a été institué en particulier à Ostheim en 1687.

Après 1870, Ostheim, comme l’ensemble de l’Alsace, vit à l’heure germanique sous la domination de l’empereur prussien. Pendant la Première Guerre mondiale le village lui-même ne fut pas touché, mais 34 de ses enfants sont morts sous l’uniforme.

A travers les temps, Ostheim, de par sa situation particulièrement exposée dans la plaine d’Alsace subit toutes sortes de vicissitudes : les luttes contre les mercenaires sauvages du XIVe siècle, la guerre des Armagnacs, la guerre des Paysans, la guerre de Trente Ans, la guerre de Hollande, la guerre de 1870 et les conflits du XXe siècle.

La Seconde Guerre mondiale est désastreuse pour Ostheim. Situé dans la Poche de Colmar, bombardé pendant près de deux mois, de novembre 1944 à janvier 1945, pour libérer un passage sur la rivière la Fecht (âprement défendue par les Allemands), Ostheim est détruit à 98%. Les deux églises, la mairie, les écoles, des entreprises industrielles, commerciales et artisanales forment un immense amas de ruines.

En reconnaissance, le 11 novembre 1948, Ostheim obtient la citation de la commune avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil.

Dès la fin de la guerre, un village provisoire est élevé à l’écart. Un nouveau plan d’urbanisme est dressé par René Schmitt, architecte de la reconstruction, avec la définition de nouveaux emplacements pour les deux églises et la mairie fixant le centre du village autour du pont sur la Fecht et la création d’un nouvel axe principal traversant le village.

La nouvelle mairie sera inaugurée le 18 juin 1950. Pour les habitants d’Ostheim, le 6 septembre 1953 représente une journée exceptionnelle qui marque la renaissance du village. Ce jour-là sont inaugurés : le pont de la Fecht, le dépôt d’incendie, le château d’eau, le monument aux morts et l’éclairage public en fin de journée.

La reconstruction s’achève en 1960, mais le village a continué d’évoluer par la création de lotissements et l’implantation de petites industries.

 

Le blason d’Ostheim

BNlasonD'or à la ramure de cerf de gueules en pal, sur un mont de trois coupeaux de sinople duquel sont mouvants un soc de charrue de sable à dextre et un coutre de même à sénestre, et deux lettres majuscules O et S, aussi de sable, posées en chef, l'une à dextre et l'autre à sénestre.

Ostheim possédait ces armoiries dès la fin du XVIIe siècle. La ramure de cerf évoque la famille de Wurtemberg qui porte "d'or à trois ramures de cerf de sable posées en face, l'une sur l'autre". On suppose que les lettres majuscules O et S signifient Ostheim et Schoppenwihr.

 

Schoppenwihr, un domaine rattaché à Ostheim

 

Du XVe siècle à nos jours, diverses familles ont possédé le domaine de Schoppenwihr qui a eu la singularité de ne pas être aliéné : ce fut toujours un « franc-alleu », c’est-à-dire une terre libre. Les alliances successives et les filiations ont permis de transmettre le domaine de génération en génération, sans jamais le démembrer et pour former une des plus belles propriétés d’Alsace.

 


L’histoire de la cloche des Wurtemberg

Dans le clocheton de la mairie d'Ostheim avant-guerre, se trouvait une petite cloche de 1662, date à laquelle Ostheim appartenait aux ducs de Wurtemberg. Elle servait surtout de tocsin et sonnait le couvre-feu tous les soirs à 22 heures.

Pendant la Première Guerre mondiale, les autorités allemandes ont décrété que toutes les cloches devaient servir à faire des canons. Toutes les cloches des villages avoisinants sont transportées à la gare de Ribeauvillé, pour être acheminées par rail vers une fonderie en Allemagne.

A ce moment-là, le château de Schoppenwihr abrite une maison de repos pour la convalescence des officiers allemands. Elle est dirigée par le colonel Oberst von Glaubitz d'origine wurtembergeoise qui se promène tous les jours à cheval dans la région. C’est ainsi qu’il remarque sur le quai de la gare la petite cloche, avec les armoiries des Wurtemberg. Il se rend aussitôt chez le maire d'Ostheim pour lui donner l’ordre d'aller immédiatement rechercher la petite cloche : « Cette cloche provient du temps des Wurtemberg et ne doit pas être fondue ». La petite cloche des Wurtemberg retrouve alors sa place dans le clocheton de la mairie.

En 1932, la petite cloche des Wurtemberg, dont le tintement est faussé par une fêlure sera remplacée par un nouveau tocsin .

Depuis le 18 juin 1950, date de l’inauguration de la nouvelle mairie, les deux cloches sont exposées dans la salle du conseil municipal de la mairie d'Ostheim. 

"Le plus beau village" :

 Ostheim a participé en septembre 2014 à l'émission "le plus beau village" de France Bleu Alsace et animée par Guy Wach.

 Retrouvez ici les interviews diffusées lors de l'émission :

http://www.francebleu.fr/patrimoine/le-plus-beau-village/le-plus-beau-village-ostheim